
Sites des Doukkala

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De la Préhistoire
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Grace à son climat clément et sa faune et flore, la région des doukkala a été propice pour la sédentarisation de l'homme qui a laissé de nombreuses traces au cours de toute la période préhistorique.
Déjà au Paléolithique inférieur, des indices datant d'au moins 700 000 ans traduisent une première activité humaine dans la région. Mais la découverte du Djebel Irhoud en 2017, a prouvé qua région a été habitée par les plus anciens Homo sapiens au monde, datant de plus de 300000 ans. Cette découverte a permis aussi de trouver des racloirs et des grattoirs, en particulier au sein de l'industrie lithique se caractérisant par l'évolution de l'outillage et datant du Paléolithique moyen, soit entre 120 000 et 40 000 ans avant l'ère chrétienne.
Des sites néolithiques, tels la grotte de khenzira montrant l'apparition d'une sédentarisation et la naissance de l'agriculture sont découverts près de Skhirat (Nécropole de Rouazi-Skhirat) et de Tétouan (grottes de Kaf Taht el Ghar et de Ghar Kahal)
- Du temps des phéniciens
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Selon les historiens, les phéniciens furent les premiers navigateurs à avoir édifier des comptoirs dans la région pour exercer le troc avec les populations autochtones. Les phéniciens qui avaient coutume d’installer leurs comptoirs près des embouchures de fleuves bâtirent une série de comptoirs entre Azemmour (fleuve Oum Errabie), Rusibis ou rutibis (El Jadida), Tit (My Abdellah) et même au delà
C'est à partir de la fondation de Carthage en Tunisie que la région commence à être réellement mise en valeur et explorée par de grands navigateurs comme Hannon. L'influence de la civilisation carthaginoise se fera sentir près de mille ans sur le territoire du Maroc actuel : en effet à partir du VIe siècle av. J.-C., les Carthaginois en quête de métaux précieux (extraits des mines de l'Atlas et de la vallée pré-saharienne du Drâa), de murex (un coquillage très présent aux Îles Purpuraires d'Essaouira et utilisé pour produire la teinture pourpre prisée chez les Anciens) et de bois rares des forêts nord-africaines, vont commercer avec les populations locales et introduire des éléments culturels propres à la société phénicienne
- Du temps des carthaginois
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De la version grecque du périple d’Hannon autour des contrées situées au-delà des Colonnes d'Hercule, ressort que cet explorateur punique a effectué son voyage au VIᵉ siècle av. J.-C. en cinq étapes. Une des étapes de ce voyage fut la région située entre Thymatérion (embouchure de l’oued Sebou) et Soloeis (sud de l’oued Oum Errabie). Dans cette région qu’il décrivît comme propice pour le commerce, Hannon y débarqua pour fonder des comptoirs commerciaux et entreprit également de peupler de colonies les comptoirs existant fondés par les phéniciens plusieurs siècles avant.
- Du temps des Romains
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Les Romains prennent pied au doukkala vers le IIe siècle av. J.-C., juste après la destruction de Carthage. S’alliant aux rois de Maurétanie contre la Numidie, les romains tracèrent les routes et édifièrent des édifices. Sous le règne de Juba II à partir de 25 av. J.-C., une civilisation maurétanienne émerge alors, combinant avec originalité l'apport carthaginois et les influences hellénistiques et romaines, avec un art et une esthétique qui s'expriment dans l'urbanisme des cités comme, Lixus, Azama et Rusibis.
- Du temps du Fath Al Islami
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Durant la campagne des foutouhates islamiques, les arabes arrivèrent de la péninsule d’Arabie au 6ème siècle pour assoir la foi de l’islam dans la région.
La cité d’Azemmour a accueilli Oukba Ibnou Nafia et de Moussa Ibnou Noussair, les deux doyens de la conquête islamique et Oukba y aurait même construit une mosquée.
- Du temps des portugais
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La période de l’occupation Portugaise des doukkala a notamment marqué l’histoire de cette région. De cela attestent les différents édifices encore existants tels la forteresse de Mazagan, la garnison d’azemmour, les puits de ravitaillements en eau éparpillés un peu partout dans doukkala et surtout les événements historiques communs aux habitants de la région et les colonisateurs. Sous prétexte des accords de suzeraineté de 1486 et 1488, le Portugal occupe Mazagan en 1502, et Azemmour en 1513. Les deux dernières furent libérées en 1541, Agouz vers 1525 et Mazagan le 11 Mars 1769. Durant cette période d'occupation, les Portugais avaient construit la forteresse de Mazagan sur le noyau d’Al brija et à Azemmour, ils ont réadaptés l'existant bâti à leur besoin en y ajoutant des annexes.
Au tout premier de son histoire en 1514, Mazagan une forteresse flanquée de quatre tours, puis en 1542 elle devint une ville fortifiée ceinte d'épaisses murailles et sécurisée par des ponts levis et des herses. La présence portugaise prit fin en 1769, quand la ville fut prise par Sidi Mohamed Ben Abdellah. Avant leur départ, tous les bastions furent minés et à moitié détruits. De ces ruines, la cité a tiré son nom d’El-Mehdoûma. Elle fut restaurée en1822 par édit du sultan Moulay Abd ar-Rahman, qui l'appela de son nom actuel, El Jadida ou la nouvelle ville.
- Du temps du protectorat français
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Dès le début du 19 ème siècle, des commerçants européens, surtout des Anglais originaires de Gibraltar, vinrent s'y installer. L’urbanisation déborda rapidement des limites de la cité portugaise, désignée alors sous le nom de Mellah habité par les juifs marocains
En 1912, année de la ratification du traité du protectorat français, la ville reprit son nom de Mazagan et connut plusieurs extensions en équipements et quartiers résidentiels destinés notamment aux colons français.